Mon cheptel de ruches
Je travaille avec 200 ruches en production de miel, environ 40 ruches en production de gelée royale, 200 ruchettes mini plus, ainsi que 300 à 400 essaims destinés au renouvèlement du cheptel et à la vente.
Mon format de ruche est la ruche Dadant.
L’origine de mes abeilles
Mes abeilles sont de souche Buckfast.
Chaque année, je me fournis en matériel génétique auprès de différents apiculteurs ou organisations afin de travailler en circuit ouvert. Néanmoins, je travaille comme dans toute sélection, aussi en consanguinité.
Mes critères de sélection
Mes critères de sélection sont en premier lieu la production de miel à la ruche et par lignée. Vient ensuite, l’hivernage, la douceur, l’hygiénisme et la tenue au cadre.
Je ne parle pas de la lenteur à essaimer, étant donné, que je ne casse pas les cellules royales. « Essaime qui veut, je n’en veux plus » , puisqu’une reine qui essaime aura systématiquement un mauvais rendement en miel, et sera par ce fait, déclassée.
La fécondation naturelle
Les reines F1 sont fécondées dans des stations de fécondation, avec un environnement saturé en mâles.
Le greffage des reines
Le greffage se fait uniquement sur des souches F0 avec des larves de 6 heures.
Les reines sont placées en couveuse entre le 5ème et le 6ème jour après le greffage. Les reines sont ensuite introduites pour la majorité, en cellules royales.
Les abeilles éleveuses sont nourries exclusivement à l’eau miellée.
Les reines nées en couveuse sont nourries au sucre, et expédiées le lendemain avec du candi et des abeilles accompagnatrices.
L’Insémination des reines
J’insémine mes propres reines (environ 200 reines par an) d’avril à juillet. Une partie des reines inséminées est conservée pour la sélection et l’autre partie pour la vente.
Mes souches inséminées sont d’abord testées durant une année de production, au minimum.
Les souches inséminées sont ensuite sélectionnées principalement sur les qualités de leurs descendances. Cela veut dire que, si les F1 ne donnent pas satisfaction, la souche est retravaillée.
Je prévois une trentaine de filles par souche retenue, ce qui me limite en nombre de lignées différentes.
Ce sont les meilleures colonies F1 qui produiront les mâles de l’année suivante.
Pourquoi inséminer une reine ?
Une reine inséminée aura très souvent un rendement moins élevé qu’une reine fécondée naturellement. Sa richesse est dans son patrimoine génétique.
Dans la nature, la reine se fait fécondée par une douzaine de mâles lors de son unique vol nuptial. C’est ce que l’on appelle la polyandrie. Chacun des mâles transmet son patrimoine génétique, ce qui entraîne une multitude de gênes aux qualités très différentes, c’est la diversité génétique. Les conséquences de cette diversité génétique génère une instabilité des ruches sur la production, l’essaimage, la douceur, l’hygiénisme, etc.
L’insémination en est tout l’inverse. Elle permet de réunir avec une même reine que des frères et plusieurs sœurs ce qui recourt à la consanguinité. La consanguinité permet de stabiliser les gènes.
L’insémination a pour but d’appauvrir le patrimoine génétique pour sélectionner précisément certains critères aussi bien du côté maternel que paternel. L’insémination nous permet de connaître 100% du patrimoine génétique de la reine.
Ce sont les « filles reines » de ces reines inséminées qui seront fécondées naturellement. Elles ne transmettront que 50 % de leurs gènes connus à leurs ouvrières, mais 100% à leurs mâles*. Ces reines sont appelées des F1, c’est-à-dire qu’elles sont la 1re génération après la souche-mère qui est la F0. Elles seront évaluées sur leurs capacités à transmettre les qualités de leurs parents à leurs filles (les abeilles) tout en étant fécondées par des mâles +/-inconnus.
L’insémination n’est pas du bricolage, elle est utile et très importante.
Un apiculteur est un éleveur. Il a besoin, comme dans tout élevage, d’avoir un cheptel homogène et productif et doit pour cela recourir à l’insémination artificielle. A la différence des autres élevages en agriculture, seules les mères de base (F0) sont inséminées, toutes les filles en production réelle sont fécondées naturellement.
*Avec la parthénogenèse tous les mâles d’une reine représentent 100% de son patrimoine génétique. Ce sont dans les mâles F1 que l’on retrouve le patrimoine génétique des mâles de l’accouplement de la reine inséminée, puisqu’un mâle n’a pas de père mais un grand-père.